Enquête River Cleanup sur la sensibilisation et l’attitude des Belges à l'égard de la pollution plastique
Les Belges considèrent la pollution plastique comme le problème environnemental le plus impactant après la pollution de l'air
1 Belge sur 3 (et même 1 Belge sur 2 chez les jeunes) pense qu'il a lui-même peu de pouvoir pour lutter contre la pollution plastique
Près d'un Belge sur 4 (22 %) reconnaît jeter des déchets sauvages
2 Belges sur 3 boivent de l'eau en bouteille en plastique au lieu d’eau du robinet
28 % des Belges ne trient pas les PMC au travail, 8 % ne les trient même pas du tout
En moyenne, les Belges pensent que seulement 50 % des sacs PMC sont recyclés
Les Belges sont conscients de la problématique du plastique. Ainsi, la pollution plastique (61 %) et la pollution de l'eau (61 %) figurent le plus souvent dans leur top 3 des principaux problèmes environnementaux ayant le plus grand impact sur notre société. Seule la pollution de l'air (70 %) inquiète encore davantage les Belges. Pourtant, il s’avère que la majorité des Belges (68 %) sous-estiment encore la quantité annuelle de plastique qui finit dans nos océans.
Les connaissances des Belges en la matière y sont-elles pour quelque chose ? Au départ, seuls 53 % des Belges ne savent pas ou pas vraiment ce que sont les microplastiques. Une fois qu'ils ont bien compris le terme et l'ampleur du problème, l'inquiétude monte en flèche. Pas moins de 3 Belges sur 4 sont convaincus que les microplastiques sont nocifs pour leur santé. C'est ce qui ressort d'une vaste enquête réalisée par Ipsos, à la demande de l'asbl belge River Cleanup, sur la problématique du plastique et le comportement des Belges en matière de déchets sauvages. Pourtant, seul 1 Belge sur 3 (et même 1 Belge sur 2 chez les jeunes) pense qu'il ne peut lui-même rien faire pour lutter contre la pollution plastique. « C'est une occasion manquée », estime Thomas de Groote, CEO et fondateur de River Cleanup.
Des microplastiques dans votre assiette
Les inquiétudes des Belges concernant les microplastiques sont parfaitement justifiées. La pollution plastique a atteint un nouveau sommet : selon une nouvelle étude*, quelque 170 000 milliards de morceaux de plastique, dont une grande partie de microplastiques, flottent à la surface de nos océans. Les microplastiques sont partout ! Les minuscules particules de plastique sont notamment répandues par les déchets sauvages, mais elles sont également libérées par les vêtements, les produits cosmétiques, l'usure des pneus de voiture, etc.
Elles ont de ce fait un impact négatif sur l'homme et l'environnement. Selon une étude récente** de l'université d'Amsterdam, non seulement ces minuscules particules perturbent nos écosystèmes, mais elles se retrouvent également dans notre corps. Cela est dû au fait que les microplastiques sont présents dans notre alimentation, flottent dans nos bouteilles d'eau et sont même en suspension dans l'air. En moyenne, les humains consomment et inhalent chaque jour 880 particules de microplastiques, qui se retrouvent ensuite dans le sang. Nous consommons jusqu'à 5 grammes de microplastiques par semaine, soit l'équivalent d'une carte bancaire. L'accumulation de plastique peut entraîner une inflammation chronique. Si les particules sont suffisamment petites, elles peuvent pénétrer profondément dans nos tissus.
Plus qu'un simple recyclage
L'enquête Ipsos a également révélé que 28 % des Belges ne trient pas les PMC au travail et que 8 % ne trient même pas du tout les PMC, alors qu'il existe des règles strictes en matière de tri des déchets industriels. De plus, les Belges pensent en moyenne que seulement 50 % du sac PMC est recyclé. Cependant, selon les derniers chiffres validés*** de la CIE, la Commission Interrégionale de l’Emballage, l'organisme gouvernemental responsable du transport des déchets en Belgique, il s’avère que ce pourcentage s'élève à 89,5 %. Nous constatons des taux de recyclage élevés pour les métaux ferreux (100 %) et l'aluminium (92,7 %), mais nettement inférieurs pour les cartons à boisson (58,3 %) et les matières plastiques (46,1 %). Bien que certains croient que la solution à la crise du plastique réside dans l'augmentation du recyclage, ce n'est qu'une partie de la solution. Les taux de recyclage plus faibles pour les cartons à boisson et surtout, les plastiques, indiquent que nous devons réduire l'utilisation de ces matériaux.
Nouvelles habitudes
Selon l’étude, 22 % des Belges ont également admis laisser derrière eux des déchets, en particulier des mégots de cigarette, du chewing gum, des emballages en plastique et des canettes. Mais il y a également une bonne nouvelle : environ 3 Belges sur 5 sont prêts à changer leurs habitudes et à réduire leur consommation de plastique. Cependant, la lutte contre les plastiques jetables à usage unique est une responsabilité partagée, estiment les Belges. Bien que 2 Belges sur 3 achètent de l'eau en bouteille en plastique au lieu de boire l'eau du robinet, 77 % d'entre eux se tournent encore en premier lieu vers les producteurs et les supermarchés et 72 % vers les autorités lorsqu'il s'agit de réduire la consommation de plastique. Quelque 59 % pensent qu'ils peuvent en faire davantage eux-mêmes.
« Les chiffres de l'enquête sont toutefois porteurs d'espoir. Pas moins de 62 % des Belges sont prêts à modifier activement leur comportement. Chez River Cleanup, nous croyons au pouvoir du changement individuel, mais en combinaison avec les efforts des entreprises et des autorités. C’est en unissant nos forces que nous parviendrons à une approche structurelle de la problématique du plastique. We’re in this together ! » déclare Thomas de Groote, CEO et fondateur de River Cleanup. « Si les producteurs proposent des alternatives valables, réutilisables ou facilement recyclables à un prix responsable, le consommateur suivra. Le consommateur doit être conscient de l'impact de ses propres actes et gestes. Ainsi, nous pouvons tous faire quelque chose pour réduire la quantité de microplastiques libérés dans l'environnement. »
Réduisez le plastique et économisez jusqu'à 1200 euros
Les Belges sont les champions de la consommation d'eau en bouteille. Actuellement, 2 Belges sur 3 boivent de l'eau en bouteille en plastique et ce, alors que l'eau du robinet est d'excellente qualité. L'eau en bouteille est non seulement 300 fois plus chère, mais aussi à l'origine d'énormes émissions de CO2 dues à la production, à l'embouteillage et au transport. En passant à l'eau du robinet, une famille de quatre personnes peut ainsi économiser jusqu'à 1200 euros par an et 30 sacs PMC de déchets plastiques par an. Tout le monde y gagne !
Quelques conseils simples pour réduire l'utilisation du plastique à la maison et au travail
Buvez de l'eau du robinet plutôt que de l'eau en bouteille : non seulement vous ne devez pas les trimballer, mais c’est bon pour votre portefeuille.
Optez pour une machine à café utilisant du café en grains en vrac et évitez les capsules et les dosettes. Utilisez également une tasse à café réutilisable ou un mug en céramique au lieu de gobelets jetables.
Achetez autant que possible en vrac ou en grandes quantités et évitez les emballages individuels. Remplacer simplement les emballages en plastique par d'autres matériaux n'est pas la solution.
Utilisez des feuilles de lessive au lieu de bidons en plastique. Il s'agit de feuilles contenant une quantité de détergent concentrée, souvent vendues dans un emballage en carton.
Évitez d'utiliser des bouteilles en plastique pour le savon et le shampoing et préférez les blocs de savon ou les alternatives rechargeables.
Remplacez vos éponges à récurer par une brosse à vaisselle en bois, car la face verte de la plupart des éponges libère des microplastiques dans l'eau lorsque vous frottez.
Vous trouverez d'autres conseils utiles sur le site river-cleanup.org/fr/fini-lusage-unique-10-conseils-pour-la-maison-ou-le-travail.
Sources
* Recherche publiée dans le journal PLOS ONE
** Recherche publiée dans Environment International
*** https://ra21.ivcie.be/chiffres-cles/
À propos de l'enquête
L'enquête a été réalisée par Ipsos, la troisième société mondiale d'études de marché. Plus de 1000 Belges âgés de 16 à 65 ans ont participé à l'enquête par le biais d’interviews en ligne, ce qui a permis d'obtenir un échantillon représentatif. L'enquête s'est déroulée du 23 janvier au 27 janvier 2023.
Avec la soutien de